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    La délicatesse David Foenkinos
    Gallimard (Folio)

    209 pages
    6,20 € (Poche)

     

    Résumé:

     « François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. C'est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n'est guère mieux. On sent qu'on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu'un jus ça serait bien. Oui, un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. le jus d'abricot, ça serait parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse...
    – Je vais prendre un jus... Un jus d'abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité. »

     

    Mon avis:

    Voici un roman tout en légèreté. Oui, légèreté, c’est bien le terme qui le caractérise et c’est d’ailleurs la principale force du livre.
    Si l’histoire en elle-même n'est pas extraordinaire, c’est surtout le style de l’auteur auquel on accroche. C’est frais, léger et même poétique (combien de fois ai-je voulu arrêter ma lecture pour noter une citation ? Je ne compte même plus. Au final j’ai laissé tomber.), bref ça se laisse lire tout seul et on se laisse emporter sans même s’en rendre compte. Des espèces de notes sont distillées entre les chapitres (souvent en rapport avec un évènement de l’histoire) et font souvent sourire, de même que les notes de bas de pages  qui apporte une légère touche d’humour, juste ce qu’il faut.
    Même si j’ai dû le lire en plusieurs fois, c’est un roman à lire d’une seule traite à mon sens, pour ne pas être coupé dans la magie dans laquelle nous emporte l’écriture.

    Le rythme du récit est assez rapide dans l’ensemble, en particulier au début du roman où plusieurs années nous sont relatées en très peu de pages. Cela rend le récit original et participe au rythme léger du roman en empêchant les longueurs. De même, Foenkinos décrit de manière très juste les sentiments de ses personnages sans en faire des tonnes.
    L’histoire en elle-même n’a rien de bien original mais est racontée de telle façon que l'on se laisse très facilement emporté, l’intrigue en elle-même aurait d’ailleurs été  un peu trop fade et futile à mon goût s’il n’y avait pas eu le style de l’auteur pour la transporter mais les deux s’imbriquent à merveille.

    Concernant les personnages ceux-ci m’ont fait penser à ceux d’Anna Gavalda dans leur caractère ainsi que leur manière de penser un peu décalée et atypique.

    Bref, ce n’est pas un roman que je classerais dans mes favoris et je trouve les très nombreux prix littéraires qu’il a reçu un peu excessif, mais c’est un roman très agréable à lire, qui sait nous emporter et au fond, c’est tout ce qu’on lui demande.

     

    Plaisir de lecture : 8/10

     

    Extraits :

    «  Elle avait l’impression d’être subitement devenue le centre du monde, quand son monde à elle n’existait plus »

    « Il ne put s’empêcher de pleurer mais il savait que c’était la bonne décision. Il préférait la solitude au creusement d’un fossé plus large entre leurs deux cœurs »

    « Il voulait se mettre sur son 31. Ce nombre même était trop petit pour elle. Il aurait voulu se mettre au moins sur son 47, ou sur son 112, ou alors son 387 »

    « C’était tout à fait normal de ne pas être toujours dans la perfection. La vie, c’est surtout des moments brouillons, des ratures, des blancs. Shakespeare n’évoque que les moments forts de ses personnages. Mais Romeo et Juliette dans un couloir, au lendemain d’une belle soirée, c’est certain qu’ils n’ont rien à se dire »

    « Qu’est-ce que tu fais ? lui demande Nathalie.
    - Je fais comme dans Le Petit Poucet. Si tu es perdue, il faut que tu laisses derrière toi, sur ton passage, des miettes de pain. Ainsi, tu pourras retrouver ton chemin.
    - Qui mène ici…à toi, je suppose ?
    - Oui. Sauf si j’ai faim, et que je décide de manger les miettes en t’attendant. »

    « Le Larousse s’arrête là où le cœur commence »

     


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  • La page blanche - P.Bagieu/Boulet

    La page blanche - Pénélope Bagieu (dessin) et Boulet (scénario)
    Delcourt
    22,95€
    176 pages

     Résumé:

    Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni son nom ni ce qu'elle fait là. Menant l'enquête tant bien que mal, elle tente de retrouver la mémoire et son identité. Mais que va-t-elle découvrir ? Un passé romanesque fait de drames et de romances ou l'existence banale d'une femme ordinaire ? Et dans ce cas, saura-t-elle devenir quelqu'un après avoir été quelconque ?

     

    Mon avis:

    Ici, c'est le thème de la quête d'identité qui est exploré. C'est l'histoire d'Eloïse, qui se retrouve sur un banc sans avoir la moindre idée de ce qu'elle fait là, et qui va essayer de reconstituer sa vie tout en continuant à vivre au quotidien parmi des gens dont elle ne connait même plus le nom.
    L'héroïne est assez attachante et plusieurs de ses mimiques ou des films qu'elle se fait m'ont fait rire à plusieurs reprises. On retrouve bien l'humour de Pénélope Bagieu dans les dessins.

    Cependant, je regrette un peu la superficialité du scénario. C'est une lecture légère, pas prise de tête, à lire entre deux pavés. Mais cette légèreté est aussi sa faiblesse. L'histoire est juste survolée, c'est dommage. J'aurais aimé des personnages secondaires un peu plus creusés et une histoire qui dure un peu plus longtemps pour voir l'héroïne se reconstruire. La fin aussi, arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et semble un peu trop simple. La BD reste tout de même drôle et fait passer un agréable moment.

    En conclusion, je suis assez mitigée sur cette BD. Je trouve que le style des deux auteurs s'adapte plus au "One Shot" que l'on peut trouver sur leur site respectif plutôt qu'à ce genre d'histoire.

     

     


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  • 51gcM2lmlRL. SS500

    Amours d'Enfers (Recueil de Nouvelles)
    Hachette
    16,00€
    254 pages

    Auteurs:  Scott Westerfeld, Melissa Marr, Laurie Faria Stolarz, Justine Larbalestier et Gabrielle Zevin


    Résumé :

    Tomber amoureuse d'un fantôme, croire aux contes de fées, accepter l'impensable, se révolter contre un monde tout entier, sombrer dans la folie...

    Que ne ferait-on pas, par amour ! Les héroïnes de ces nouvelles vont tenter leur chance au jeu de la passion, jeu de hasard et jeu dangereux...

     

    Mon avis :

    Niveau histoire, mon cœur balance entre la nouvelle de Scott Westerfeld et celle de Melissa Marr (auteur de Wicked Lovely dont j’attendais impatiemment la sortie). La première parce que même en une nouvelle de quelques pages Scott Westerfled a su recréer vraiment tout un univers futuriste (bien loin de celui d’Uglies et c'est d'autant plus appréciable de voir que l’auteur peut se diversifier en gardant le même style) et à nous emporter dedans, bien que je n’ai pas spécialement apprécié la fin parce que un peu trop prévisible à mon goût.
    La deuxième parce que j’ai beaucoup aimé les changements de relation entre les personnages au fil de l’histoire.
    J'ai trouvé les trois dernières nouvelles agréables à lire mais pas exceptionnelles non plus sauf peut-être celle Justine Larbalestier vu que j’ai bien aimé l’époque reculée dans laquelle se déroulait l’histoire, à l’époque où les gens était encore plein de préjugés etc. *(ce qui est la raison de la fin tragique de l’histoire d’ailleurs). *
    Celle de Laurie Faria Stolarz est assez banale en somme et j’ai trouvé que la mère de Travis n’était pas très crédible (elle semble trop vite convaincue). Quand à celle de Gabrielle Zevin elle est assez…étrange et j’avoue n’avoir rien saisi au dénouement bref, petite déception en ce qui concerne cette nouvelle.

     

    Un petit recueil bien sympathique donc (mais ça casse pas trois pattes à un canard non plus comme on dit !) dans la lignée de Nuits d’Enfer au Paradis bien que l’ambiance des histoires y soit très différente.

     


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