• Fahrenheit 451 - Ray Bradbury

    Fahrenheit 451 - Ray Bradbury
    Gallimard (Folio SF)
    224 pages
    5,60€ (Poche)

    Critique du film ici

     Résumé:

    451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.

    Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.


    • Mon avis:

    Depuis des années que ce livre traîne dans ma liste de lecture, je m’y suis enfin mise !
    (Parce que se réclamer fan de science-fiction et n’avoir pas lu les grands du genre, ça reste quand même moyen niveau crédibilité.)

    Ce qui frappe en premier lieu, c’est le style de Bradbury. Un style riche, plein de métaphores qui, s’il rend le récit assez hermétique au premier abord et m’a empêché de me plonger dans l’histoire immédiatement, devient tout de même appréciable au fil des pages.

    En ce qui concerne l’intrigue, il est assez étonnant de voir à quel point l’auteur a su pointer juste dans ses prévisions quant à nos rapports à l’écran et aux technologies aujourd’hui, qui sont omniprésents dans notre quotidien. D'autre part, le nivellement par le bas dont résulte la destruction des livres dans l'histoire m'a vaguement rappelée celui pratiqué par les grandes chaînes généralistes de télévision aujourd'hui pour nous balancer des programmes aussi médiocres les uns que les autres, entre jeux pour la ménagère de cinquante ans et autres télé-réalités.

    En revanche, j’ai vraiment eu du mal avec la dénonciation de l’auteur selon laquelle seuls les livres participent à l’émancipation de l’individu. Quid des œuvres d’art ? Du spectacle vivant ? Du cinéma ? De la musique ? J’ai d’ailleurs décroché un petit moment lors de ma lecture tellement cette position de l’auteur m’énervait. La faute cependant à un monde qui aurait tout gagné à être étoffé.

    Et c’est d’ailleurs bien là que le bât blesse. Il y a un manque d’approfondissement flagrant de l’univers présenté (le sort réservé à d’autres pans de la culture par exemple, rapidement évoqué au détour d’une ligne mais guère plus, pour ne citer que ça) qui nuit grandement au récit et à la dénonciation que veut faire passer l’auteur. C’est dommage, surtout lorsqu’ il est question de dystopie.

    Le personnage principal, Montag, enfin, est tellement fade qu’il ne présente aucun intérêt pour le lecteur, alors que l’auteur nous expose une panoplie de personnages secondaires intéressants. On citera par exemple Faber, personnage ambivalent qui m’a semblé infiniment plus sympathique que le personnage principal, mais surtout Clarisse, que l’on ne voit que brièvement mais qui apporte une touche de poésie au récit et aurait vraiment gagné à être développée.

    En conclusion, bien que ce soit un classique, je dois avouer que le tout me laisse tout de même un peu sceptique, bien que la lecture ait été agréable.



     Plaisir de lecture:  6/10


    Extraits :

    La plupart d’entre nous ne peuvent pas courir en tout sens, parler aux uns et aux autres, connaître toutes les cités du monde; nous n’avons ni le temps, ni l’argent, ni tellement d’amis. Ce que vous recherchez, Montag, se trouve dans le monde, mais le seul moyen, pour l’homme de la rue, d’en connaître quatre-vingt-dix-neuf pour cent, ce sont les livres. Ne demandez pas de garanties. Et n’attendez pas le salut d’une seule source, individu, machine ou bibliothèque. Contribuez à votre propre sauvetage et si vous vous noyez, au moins mourez en sachant que vous vous dirigiez vers le rivage.

    Les bons écrivains touchent souvent la vie du doigt. Les médiocres ne font que l’effleurer. Les mauvais la violent et l’abandonnent aux mouches.

     


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  • Paradise - Simone Elkeles

    Paradise - Simone Elkeles
    La Martinière Jeunesse
    319 pages
    13,90€ (Broché)

     Résumé:

    Condamné pour avoir renversé Maggie alors qu’il conduisait en état d’ivresse, Caleb Becker rentre chez lui, à Paradise, après avoir purgé sa peine. Quant à Maggie, elle sort tout juste de l’hôpital, où elle vient de subir une longue rééducation. Les deux jeunes gens veulent s’éviter mais Paradise est une toute petite ville. C’est plus fort qu’eux : le destin les a réunis et, petit à petit, leur amitié naissante se transforme en romance. C'est sans compter sur l’ex petite amie de Caleb, qui n’a pas l’intention de laisser le garçon lui échapper... 


    • Mon avis:

    Ayant adoré Irrésistible Alchimie du même auteur, malgré son côté un peu cliché et mièvre (heureusement nuancé par un côté plus sombre et violent, celui des gangs), c'est avec enthousiasme que j'attaquais cette nouvelle série.

    Quelle déception! 

    Simone Elkeles nous ressert ici la même formule que dans sa précédente saga, en moins travaillé et sans l'effet de surprise. Bref, ça sent le réchauffé.

    Les personnages, de même que leurs histoire personnelle, sont des clichés vivants (du bad boy qui n'en est au fond pas un à l'adolescente peu  sûre d’elle), les soit disant coïncidences sont tellement énormes et peu crédibles qu'elles peinent à convaincre, même avec toute la bonne volonté du monde. De la même façon, les protagonistes passent d'un sentiment à son total opposé en un claquement de doigt (chose qui m'avait aussi gênée dans la saga des frères Fuentes* mais que j'avais aisément pardonnée grâce à l'histoire qui avait malgré tout su me séduire) ce qui rend bon nombre de situation proprement ridicules.

    Enfin, l’auteur n’évite pas non plus de verser dans la mièvrerie en évoquant la relation entre les deux personnages principaux. On notera cependant un fin en demi-teinte qui tente de rattraper péniblement (et sans succès) le tout. Personnellement, j’étais trop en colère contre l’auteur  à la fin de ma lecture pour apprécier ce dénouement qui ne me semble là que pour éviter le cliché d’une happy-end.

    Bref, un livre à fuir, et dont je regrette l’achat.


     Plaisir de lecture:  2/10



    *Irrésistible Alchimie, Irrésistible Attraction et Irrésistible Fusion


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  • Et soudain tout change - Gilles Legardinier

    Et soudain tout change - Gilles Legardinier
    Fleuve Noir
    374 pages 
    19,50€ (Broché)

     Résumé:

    Pour sa dernière année au lycée, Camille a enfin la chance d’avoir ses meilleurs amis dans sa classe. Avec sa complice de toujours, Léa, avec Axel, Léo, Marie et leur joyeuse bande, la jeune fille découvre ce qui fait la vie.
    À quelques mois du bac, tous se demandent encore quel chemin ils vont prendre. Ils ignorent qu’avant l’été, le destin va leur en faire vivre plus que dans toute une vie… Du meilleur au pire, avec l’énergie délirante et l’intensité de leur âge, entre espoirs démesurés, convictions et doutes, ils vont expérimenter, partager et se battre. Il faut souvent traverser le pire pour vivre le meilleur …  


    • Mon avis:

    Ayant été conquise par les deux premiers tomes de la "trilogie" de Gilles Legardinier, Demain j'arrête! et Complètement cramé! je partais donc confiante pour ce troisième volume, qui nous conte cette fois l'histoire de Camille, jeune adolescente en fleur, et de sa bande de copains.
    Pourtant, si j'ai replongé avec délice dans le style si caractéristique de l'auteur, cette histoire s'est révélé un peu en dessous de mes attentes.

    Sans vouloir raconter la clé de l'intrigue, j'ai eu l'impression que le thème était une facilité de scénario pour nous émouvoir, ce qui m'a un peu gâché mon plaisir et laissé un goût amer après la lecture. J'ai trouvé ça d'autant plus dommage que Gilles Legardinier n'a pas besoin de nous confronter à la mort pour rendre ses récits humains et touchant. Ici, ça déborde un peu trop de bons sentiments pour paraître vrai (la vision idyllique de la classe et de la bande d'ami de Camille, sa relation avec son professeur etc.)

    D'autre part, l'héroïne, Camille, m'a moins touchée que ses prédécesseurs, Julie et Andrew. Peut-être en partie parce que je n'ai pas du tout reconnue en elle l'adolescente que j'ai été, entourée d'une joyeuse bande d'amis soudée pour le meilleur et surtout pour le pire. 
    Les personnages secondaires quant à eux, m'ont semblé assez peu approfondis et, excepté Axel, que j’ai tout de même trouvé un poil caricatural, je n’ai véritablement réussi à m’attacher à aucun d’entre eux, même pas Léa. 

    En conclusion, malgré un livre un peu en dessous de ce que j’attendais, j’ai tout de même passé un agréable moment. Notons tout de même au passage que, grâce au style si particulier de Gilles Legardinier et son aisance à nous toucher avec de simples mots, doit être le seul auteur à pouvoir aborder d’aussi près le sujet de la perte d’un être cher tout en nous laissant à la fin du livre plein d’espoir et avec le sourire aux lèvres, et, au fond, c'est tout ce qui importe. Chapeau l'artiste!


     Plaisir de lecture:  6/10 (Parce que je peux décemment pas mettre moins de 6 à un Gilles Legardinier!)


    • Extraits:

    « Ce jour-là, j'ai appris une chose essentielle: dans un combat, ce n'est pas le plus fort qui l'emporte, mais le plus convaincu »

    « A toujours vouloir ressembler aux autres pour se sentir intégré, on finit par sacrifier beaucoup trop de soi »

    « Elle est belle. Elle est même sublime. Elle a l'énergie de ceux qui savent ce que vaut la vie. »

    «  Je crois que la justice et la chance sont deux concepts que notre espèce a inventés pour justifier ce qu'elle ne maîtrise pas. Ça fait passer la pilule, ça justifie, mais ça ne change rien. Il vaut toujours mieux agir que croire. »

    «  Nos émotions sont le trésor que cette vie nous offre. Protège tes sentiments, si possible sans abîmer ceux des autres. »

    « On couche parce qu'on a envie. On aime parce qu'on a pas le choix. »

    « Rien n'est plus impressionnant que la colère sincère de gens adorables. »

    « Tout se déroule comme si, lorsqu'il est question d'affaires de cœur, tout devenait plus aigu et plus risqué. Chaque mot compte. Chaque silence aussi. Chaque respiration. Chaque intonation. Chaque regard. Chaque geste, du plus infime frémissement au plus ample. Les mains parlent, le corps parle, chaque partie de nous-même se mêle à la conversation. »

    « Ce qui nous touche peut venir de n'importe où. Pas besoin de génie. C'est la magie de la vie. »

    « Le plus grand malheur, la pire des solitudes, c'est de n'être utile à personne. »


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