• La mécanique du coeur - Mathias Malzieu

    La mécanique du cœur - Mathias Malzieu
    J'ai Lu
    155 pages
    5,50€ (Poche)

    Résumé:

    Le jour de la naissance de Jack, en 1874 à Edimbourg, est si froid que son coeur en reste gelé. La sage-femme qui l'a mis au monde, mi-sorcière mi-chamane, remplace l'organe défectueux par une horloge qu'il ne faut pas oublier de remonter tous les matins. Le garçon doit aussi éviter toute émotion : pas de colère, pas d'amour. Mais il va rencontrer une chanteuse de rue au regard de braise...

     

    Mon avis:

     A l’occasion de la sortie en salle de l’adaptation de ce roman de Mathias Malzieu, ce fut l’occasion pour moi de plonger dans ce conte étrange…dont je suis ressortie avec un sentiment quelque peu mitigé, voire négatif. Pourtant, loin de me laisser indifférente,  cette œuvre a provoqué de vives émotions chez moi, comme j’en parlerais plus tard.

    Le style d’écriture de Mathias Malzieu, assez particulier, mêlant poésie et tournure de phrases beaucoup plus vulgaire, est assez original. S’il surprend un peu en début de lecture par son rythme assez saccadé, on finit par s’y habituer et même véritablement l’apprécier

    En ce qui concerne les personnages, avec son côté naïf et borné, il est impossible de ne pas s’attacher immédiatement au personnage de Jack, ce qui n’est malheureusement pas le cas de tous. J’ai par exemple eu un véritable problème avec  Miss Acacia, que je trouve incroyablement insupportable, égoïste et tête à claque, en plus de ne pas comprendre la moitié de ses réactions, ce qui m’a contrarié tout au long du livre et a participé à me gâcher la fin de ma lecture. Quand je pense que le personnage est censé être inspiré de la chanteuse Olivia Ruiz…on se demande bien ce qui a pu séduire ce pauvre Mathias.

    Loin de me laisser de marbre, ce livre a pourtant provoqué chez moi des émotions contradictoires.  Bien qu’impliquée lors de ma lecture (j’avoue avoir eu bien du mal à me détacher du livre) je n’ai pas adhéré et même été  profondément dérangé voire, fait étonnant, contrariée par la tournure sombre et presque morbide que prenait l’histoire au fil des pages, pour finir sur un dénouement qui a achevé de m’énerver. J’ai entendu certains commentaires rapprochant Malzieu de Tim Burton, ce qui expliquerait bien des choses, puisque je n’aime pas du tout l’univers de ce dernier.

    Étrange sentiment que celui que m'a procuré ce livre donc. D'autant plus que les émotions ont persisté bien après la lecture et que j'avoue avoir eu bien du mal à poser des mots sur mon ressenti et savoir si j'avais apprécié ou non.

    Plaisir de lecture: 5/10


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  • La selection, tome 2 : L'élite - Kiera Cass

    La selection, tome 2 : L'élite - Kiera Cass
    Robert Laffont
    310 pages
    16,90€

     

    Résumé:

    La sélection de trente-cinq candidates s'est réduite comme peau de chagrin, et désormais l'Elite restante n'est plus composée que de six prétendantes. L'enjeu pour ces jeunes filles? Convaincre le prince Maxon , le Roi et la Reine ses parents, qu'elle sont les mieux à même de monter sur le trône d'Illéa, alors que deux factions de rebelles veulent faire tomber la monarchie.
    Pour America Singer, demeurer au palais est encore plus compliqué: ses sentiments envers Maxon viennent se heurter à l'amour qu'elle éprouve depuis l'enfance pour Aspen, garde royal qu'elle croise tout les jours dans les galeries et à son sens aigu de la justice trop souvent  déçu par les décisions royales...
    Entre intrigues de cour, dilemmes tragiques et loyautés divisées, America navigue à vue dans la tourmente, en quête du déclic qui changera à jamais le cour de sa vie...

     

    Mon avis:

    Je dois avouer avoir été agréablement surprise par ce deuxième tome. Ici, l’histoire s’étoffe et ne se concentre plus uniquement sur la sélection, mais aussi sur la société d’Illéa, chose qui manquait cruellement au premier tome. Bien que cet aspect ne soit malheureusement pas encore assez développé à mon goût, il mérite d’être noté. L’intrigue gagne ainsi en profondeur tout en amenant son lot de doutes et de mystères, ce qui donne un côté beaucoup moins superficiel et manichéen à l’ensemble.

    Du côté des personnages, on s’éloigne peu à peu des clichés que nous présentait premier opus. Le prince Maxon par exemple, que j’aimais déjà beaucoup, développe ici une certaine ambigüité et un côté assez sombre qui arrive comme une bouffée d’air frais au milieu de tous ces stéréotypes. C’est pour moi le personnage le plus abouti et le plus convainquant de la saga pour l’instant.
    Tout le contraire d’Aspen, en somme, qui confirme ici son rôle de personnage creux dont la présence ne sert simplement qu’à faire perdurer le triangle amoureux. Triangle qui commence par ailleurs à me sortir par les yeux tellement il tourne en rond et ne présente aucune évolution.
    America, quant à elle, m’a moins insupportée que dans le premier tome. Si le manque de subtilité pour décrire le personnage m’agace toujours autant (entre autre l’insistance appuyée sur le fait que mademoiselle n’aime pas les bijoux luxueux pour montrer que « regardez comme elle n’est pas artificielle contrairement à toute les autres », pour ne citer que ça), de même que son indécision par rapport à Maxon ou Aspen, son personnage semble évoluer et gagner peu à peu en maturité au fur et à mesure de ses découvertes sur la société dans laquelle elle vit.

    D’autre part, des personnages et des menaces nouvelles, qui ne sont pas toujours celle que l’on croit, apparaissent et insufflent une nouvelle dynamique à la saga. (Petit clin d’œil au personnage de Kriss, pour ne citer qu’elle, qui prend progressivement de l’ampleur et que j’aime beaucoup.)

    Je dois cependant avouer qu’une scène m’a véritablement posé problème voire même consternée tellement je la trouvais peu crédible. Sans en dire trop, il s’agit d’une sanction publique donné par le palais. Seulement, le motif semble ici tellement aberrant que la réaction du peuple, qui en redemande et l’encourage, apparait comme tout sauf crédible. J’ai vraiment eu l’impression désagréable d’être prise pour une imbécile. C’est d’autant plus dommage qu’une véritable trahison aurait permis une évolution intéressante de l’intrigue et des personnages incriminés. Cependant, encore une fois, le roman préfère se cantonner à son histoire d’amour et de sélection…dommage.  

     Malgré tout, un opus bien plus intéressant et moins léger que le premier (bien que l’on reste malheureusement dans de la dystopie assez gentillette pour l’instant), qui fait la part belle aux questions et aux doutes sur le bienfondé de la société dans laquelle évolue nos héros. Je redoute seulement que, à force de vouloir laisser des éléments en suspens, l’auteur se contente de nous déballer pêle-mêle toutes les réponses dans un dénouement un peu brouillon pour le troisième tome.
    Enfin, il est aussi à noter que le style de l’auteur semble ici beaucoup plus fluide que dans le premier tome.


    Plaisir de lecture: 7/10



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  • La sélection, tome 1 - Kiera Cass

    La sélection, tome 1 - Kiera Cass
    Robert Laffont

    343 pages
    16,90€

     

    Résumé:

    Trois cent ans ont passé et les États-Unis ont sombré dans l'oubli. De leurs ruines est née Illea, une monarchie de castes. Mais un jeu de télé réalité pourrait bien changer la donneElles sont trente-cinq jeunes filles: la "Sélection" s'annonce comme l'opportunité de leur vie. L'unique chance pour elles de troquer un destin misérable contre un monde de paillettes. L'unique occasion d'habiter dans un palais et de conquérir le cœur du prince Maxon, l'héritier du trône. Mais pour America Singer, cette sélection relève plutôt du cauchemar. Cela signifie renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure. Quitter sa famille. Entrer dans une compétition sans merci. Vivre jour et nuit sous l’œil des caméras... 
     
    Puis America rencontre le Prince. Et tous les plans qu'elle avait échafaudés s'en trouvent bouleversés...


    Mon avis:

    La sélection fait partie de ces plaisirs coupables que l’on aime sans vraiment savoir pourquoi. Malgré de (trop) nombreux points qui m’ont dérangés au début de ma lecture, j’ai finalement réussi à passer outre et à profiter de l’histoire, somme toute assez mignonette quoique assez convenue et déjà vu, point sur lequel je reviendrais tout à l’heure.

    L’héroïne du roman, toute rousseur mise à part, est assez banale. Jolie tout en l’ignorant, avec juste ce qu’il faut de caractère pour ne pas se faire marcher sur les pieds, elle ne se démarque pas vraiment de ces héroïnes que l’on trouve à la pelle dans la littérature adolescente et souffre en particulier d’une psychologie trop peu creusée. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de mal à m’attacher à elle au début de ma lecture. Heureusement, ma contrariété concernant son côté trop parfait s’est estompé progressivement et j’ai tout de même réussi à quelque peu apprécier le personnage.

    C’est d’ailleurs un reproche que l’on peut faire à la plupart des personnages du roman. Trop lisses, trop parfaits, on ne s’attache pas à eux. Pire, ils en deviennent des têtes à claques, comme c’est le cas pour Aspen que j’ai détesté presque aussitôt tellement il est le cliché du jeune homme parfait et altruiste. (Pas de bol apparemment on va encore devoir se le coltiner pendant plusieurs tomes). De ce côté-là, j’ai largement préféré Maxon, plus hésitant et tellement attendrissant dans son imperfection.

    En ce qui concerne les personnages plus secondaires, là aussi, le roman fait la part belle aux stéréotypes, dommage. Je pense notamment à Celeste, peste en puissance, que l’on déteste aussitôt qu’elle apparait. Quoiqu’un peu fade, je lui préfère le personnage de Marlee, qui conserve tout de même son intérêt avec la part de mystère qu’elle traîne depuis le début.

    Concernant le scénario en lui-même, je dois avouer que cette histoire de harem pour un seul prince m’a beaucoup fait penser à Éphémère de Lauren DeStefano. Mais là où Ephémère osait nous proposer une héroïne peu commune et une intrigue assez sombre voire oppressante, La sélection reste dans sa sphère confortable de dystopie à tendance girly avec un univers somme toute assez peu approfondi. C’est d’autant plus frustrant que l’histoire laisse entrevoir de bons éléments concernant les intrigues politiques, militaires et économiques du pays, malheureusement traitées de façon trop superficielle. De la même façon, j’aurai aimé comprendre la façon dont s’était construite cette nouvelle société et de quoi elle résultait. A force de trop se concentrer sur son héroïne, l’auteur en oublie d’étoffer le monde présenté dans son roman. (Remontrance que l’on peut faire à pas mal de romans adolescents malheureusement bien que celui-ci se donne au moins la peine de nous expliquer vaguement quelques éléments.)

    Enfin, dernier point, et non des moindre : l’écriture. C’est bien simple, le style de l’auteur est tel qu’il m’a hérissé dès les premières pages et que j’ai eu bien du mal à passer outre. En particulier la tendance des personnages a toujours sortir des répliques qui provoquent aussitôt l’hilarité dans leur entourage. A croire que l’on a affaire à des clowns en puissance…
    Ce rejet de l’écriture de l’auteur s’est heureusement estompé (avec difficulté) au fil des pages et j’ai tout de même réussi à me laisser peu à peu embarquer par l’histoire.

    Bref, une lecture qui reste légère et somme toute agréable bien que loin d’être exempte de défauts. En espérant que les points énoncés plus haut s’arrangent dans les tomes à venir même si j’avoue ne pas trop y croire.


    Plaisir de lecture: 6/10 (Plaisir coupable vous ai-je dit!)

      


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